Plantes sauvages comestibles

Le soleil pointe ses premiers rayons et vous sentez craqueler les feuilles sous vos pas. La rosée illumine chaque tige, réveille chaque bourgeon. La journée s’annonce belle. Au détour d’un sentier, des ronces attirent votre regard qui finalement se pose sur un lamier ou un pissenlit. Dame nature vous tend ses richesses aromatiques et fruitières. Vous n’avez plus qu’à les cueillir !  Les plantes sauvages comestibles regorgent de nutriments, de goûts et de couleurs pour embellir vos assiettes. Partons en randonnée pour en apprécier tous les bienfaits thérapeutiques sans omettre le plaisir simple de la découverte.

Plantes comestibles : la nature fait bonne chère

Une reconnexion à la nature et aux plaisirs simples

Pourquoi préférer une plante sauvage à l’étal du supermarché ?

Les raisons abondent :

N’est-ce pas là une approche concrète de l’épicurisme ?

Chez Couteaux Morta, nous avons un dernier argument. La verdure saine, croyez-nous, est un alibi solide pour s’éclater sur un saucisson artisanal de qualité. Si la bonne charcuterie se trouve chez votre meilleur épicier ou traiteur, évitez, par pitié, les laitues flétries des supermarchés. Et cela, même si un superbe panneau d’affichage annonce « rayon écocitoyen, durable » et tout le toutim du flexitarisme.

D’ailleurs, c’est quoi être flexitarien ? Cela veut dire qu’on mange de la viande, mais pas tout le temps 😎. Et voilà !

Bref, revenons à nos considérations de chlorophylle, promis, dehors, il y a des choses sympas.

La biodiversité pour une alimentation durable

L’écologie alimentaire conseille de consommer bio, local et de saison. Trois mots qui résument joliment la cueillette de plantes sauvages comestibles.

Le site Chaire Unesco rappelle que le terme écologie signifie « science des relations ».

Bien manger tisse un lien :

Wwf, pour sa part, incite à une nourriture flexitarienne. Entre végétarien et carnivore, l’équilibre nutritif se trouve dans les produits de qualité choisis par un consommateur éclairé et raisonné. Dans l’assiette, cela se traduit, entre autres, par des légumes, des fruits et autres condiments proches de chez soi et de saison.

4 plantes sauvages comestibles aux bienfaits thérapeutiques

Le pissenlit pour la vitalité

Comment trouver et cuisiner le pissenlit ?

Le pissenlit pousse dans les prairies ou dans les champs, parfois au bord des sentiers. Ses feuilles sont riches en vitamine C, elles sont délicieuses en salade ou en légume d’accompagnement. Les boutons floraux rehaussent les marinades. Les fleurs font du bon vin. Certains sèchent et broient les racines puis les infusent pour obtenir une boisson au goût amer, proche du café, mais sans caféine.

🔪 Arrachez le pissenlit en créant un forage autour de la racine avec la lame de votre couteau.

Les bienfaits du pissenlit

Puissant tonique, la plante de pissenlit nettoie le sang. Ses vertus sont diététiques et digestives. Elle stimule la sécrétion biliaire et réveille l’organisme.

On la conseille en cure printanière, pressée en jus, à raison d’une à deux cuillères à soupe le matin.

Pour cela, mélangez 50% de feuilles et 50% de racines. L’opération renouvelée chaque année apaise les douleurs d’arthrite et de rhumatismes.

L’ortie pour la vitamine C

Les nutriments présents dans l’ortie 

Ne vous fiez pas à son effet urticant, l’ortie est parfaitement comestible après quelques préparations simples. Le rhizome, la tige souterraine qui porte les racines, contient des glucides naturels (polysaccharides). Elle est également riche en protéines (jusqu’à 40% de son poids sec au printemps) et en acides aminés. 100 grammes d’orties contiennent 300 grammes de vitamine C, soit trois fois plus que les oranges. Plus riche en fer que les épinards (n’en déplaise à Popeye), l’ortie contient aussi du calcium et de la provitamine A.

Idéale donc pour les végétariens et flexitariens et compenser la consommation de viande.

🔪 Récoltez l’ortie avec des gants au niveau de la base de la tige.

Les bienfaits de l’ortie

L’ortie, selon passeportsanté, lutte contre l’inflammation des voies urinaires et les calculs rénaux. En complément alimentaire, l’ortie apaise les difficultés de miction reliées à une hypertrophie bénigne de la prostate. En cataplasme, elle soulage les douleurs d’arthrose ou de rhumatismes.

La ronce ou le mûrier sauvage pour les plaisirs sucrés

Comment trouver et cuisiner la ronce ?

Rassurez-vous, vous connaissez les ronces communes sous un nom beaucoup plus appétissant : le mûrier sauvage. Arbuste aux branches souples et épineuses, il se niche dans les fossés, aux bords des chemins et en lisière de bois.

Les fruits se dégustent sous forme de tartes, de gelées, de confitures, de sirops, de vin, de vinaigre et de liqueur.

Égayez vos salades avec les pétales des fleurs de ronce, oui, les fleurs se mangent.

Les feuilles se consomment sous forme d’infusion. Légèrement fermentées, elles donnent un goût plus prononcé (un peu comme le thé noir). Il suffit de les empiler et de les laisser flétrir à l’ombre entre 25 et 40° C. Au bout de quelques jours, la couleur fonce, vous pouvez alors faire sécher les feuilles à l’air libre, dans un endroit sec.

😉 Idée malin : utilisez les feuilles de ronce pour fumer la viande ou le poisson.

🔪 Sarclez (extirpez les racines) à l’aide d’un couteau pour cueillir la ronce.

Le saviez-vous ?

Les Blackberries et les raspberries sont des dérivés des ronces.

Les bienfaits de la ronce

Les feuilles de mûrier sauvage ou R. caesius, offrent des vertus de phytothérapie très proches de la framboise. Elles sont astringentes et diurétiques. Leurs feuilles soignent certains troubles menstruels. Elles apaisent les irritations buccales et de la gorge.

Appliquée sur une blessure, la feuille de ronce accélère la cicatrisation. Attention cependant aux risques d’infection, veillez à toujours bien nettoyer la plaie.

Les feuilles utilisées en gargarisme ou en bain de bouche soulagent :

Pour obtenir la décoction, faites bouillir une poignée de feuilles dans un litre d’eau.

La violette pour sa couleur et son goût

Comment trouver et cuisiner la violette ?

Vous la découvrez dans les sous-bois, en exposition mi-ombragée, en bordure de massifs ou en lisières d’arbustes.

Cuite, elle ajoute de la consistance aux soupes ou aux sauces.

Très gouteuse, elle relève les plats comme les farces, les gratins et les quiches.

Sa belle couleur éponyme la rend attrayante comme élément décoratif dans les salades de crudités ou de pommes de terre, mais aussi de fruits. Posée en dernière touche, elle sublime un cocktail.

On l’ajoute volontiers sur un plateau de fromages.

Les bienfaits de la violette

Comme toutes les plantes de la famille des violacées, les fleurs et les feuilles de violette sont bénéfiques pour la santé.

En utilisation externe, Doctissimo leur attribue des vertus contre la nervosité, le stress et les insomnies.

3 idées recettes simples et savoureuses à base de plantes sauvages

La salade de printemps aux pissenlits

Envie d’une salade fraîche pour une alimentation naturelle et bio ? Tout commence par une promenade en plein air. De retour à vos fourneaux (qui ne serviront pas d’ailleurs), sortez votre planche à découper et votre meilleur couteau d’office.

Prévoyez :

🍃 1 beau pied de pissenlit ;

🍃 75 ml d’huile d’olive ;

🍃 1 ou 2 échalotes ;

🍃 2 tranches de bacon ;

🍃 3 cuillères à soupe de vinaigre rouge ;

🍃 1 peu de sel, pardon, de fleur de sel de Guérande 😉, et de poivre.

Disposez joliment le tout dans une belle assiette et c’est prêt. 

Dans la mesure du possible, préférez des aliments bio (condiments, herbes aromatiques).

Idée malin 😉

Coupez les feuilles de pissenlit en chiffonnade pour les incorporer dans un sandwich ou pour les associer à un fromage de chèvre AOC.

La vinaigrette d’orties en toute saison

Votre salade fait triste mine ? Et si vous la dynamisiez avec une vinaigrette faite maison ?

🍃 Rincez votre cueillette d’orties (elle perd déjà un peu de son piquant).

🍃 Hachez les feuilles à la main ou au moulin électrique pour les réduire en pesto.

🍃 Incorporez votre préparation à votre huile habituelle. L’ortie doit s’imprégner au maximum de sauce pour ne plus piquer.

🍃 Ajoutez un peu de poivre et de sel.

Et bim ! Votre assiette de crudités se métamorphose.

Le sirop de violette multifonction

Lassé de l’éternelle citronnade ou du sirop industriel ? Pas de panique, la violette arrive.

🍃 Déposez les fleurs cueillies dans une casserole, recouvrez d’eau et portez à ébullition.

🍃 Éteignez le feu, posez un couvercle, laissez refroidir 1 à 2 heures et filtre.

🍃 Ajoutez un peu de sucre et faites de nouveau bouillir.

🍃 Disposez dans des flacons stérilisés, fermez-les et retournez-les pendant 10 minutes.

🍃 Remettez-les à l’endroit et réservez. Le sirop se conserve plusieurs années.

Vous l’utilisez en cocktail, sur vos desserts : panna cotta ou salade de fruits.

Idée malin 😉

Décorez vos salades salées d’un trait de sirop de violette.

Recette de sirop de violette proposée par Le chemin de la Nature.

Plantes sauvages de printemps : les 8 végétaux les plus faciles à cueillir

Le calendrier déclare l’ouverture officielle du printemps le 21 mars. Dans nos pays occidentaux, Dame Nature ouvre les yeux dès le mois de février. La sève monte, l’eau du sol s’infiltre dans les racines des arbres. Jeunes pousses et fleurs éclosent. Les oiseaux gazouillent (mais, c’est un autre sujet 😉).

  1. Le pissenlit : fleur jaune aux feuilles dentelées (de mi-avril à mi-mai). À savoir qu’une deuxième floraison est possible en automne.
  2. La violette odorante : on cuisine ses fleurs en bonbons ou en sirop. La feuille, elle, se consomme crue au printemps (de mars à mai). Plus tard dans l’année, on la conseille cuite, car elle durcit.
  3. Les sommités fleuries du lamier blanc (à cueillir en fleurs).
  4. Le lamier pourpre (famille des lamiacées), dont les parties les plus tendres sont les têtes (crues, cuites en velouté, à la poêle pour faire des chips apéro).
  5. La tête de gaillet gratteron (Galium aparine) famille des rubiacées. On aime son goût de petit pois. On la mange en soupe, en jus, en purée avec des pommes et des carottes).
  6. Le coucou ou primevère (Primula veris). On déguste ses feuilles en salade ou en soupe. Ses fleurs, en infusion, aromatisent une crème dessert.
  7. La cardamine hérissée (Cardamine hirsuta) aux saveurs de cresson (d’où son surnom cressonnette). Feuilles, tiges, fleurs, jeunes fruits accompagnent une salade ou un fromage.
  8. Le chardon (cirse des champs ou Cirsium vulgare). On le cueille au tout début du printemps avant qu’il ne devienne piquant.

Cueillette des plantes sauvages : consignes de sécurité

Voici une série non exhaustive de précautions à prendre avant de cueillir et de consommer une plante sauvage qui pourrait s’avérer toxique.

D’une manière générale, 

  1. Ne cueillez une plante que si vous êtes 100 % certain de l’avoir identifiée.
  2. Pensez à la biodiversité et prélevez moins de 10 % de la quantité disponible. Nous parlons de cueillette responsable, pas de récolte sauvage.
  3. Éviter les endroits traités aux pesticides, herbicides, fongicides ou autres engrais chimiques, les sites pollués (bord de route, anciennes décharges) et les zones de pâturages (déjections animales porteuses de bactéries).

Par mesure de prudence, bannissez :

En cas de doute, abstenez-vous. N’avalez jamais une plante que vous ne connaissez pas parfaitement.

Comment reconnaître une intoxication par voie orale (ingestion) ? Le site ameli.fr

Il est fortement conseillé de bien se renseigner avant de pratiquer la cueillette. Livres, vidéos prolifèrent pour une meilleure connaissance des végétaux. Pour les plus férus de cueillette, des méthodes se basent sur des clés de détermination. Elles évitent de tomber dans le piège qui consiste à croire que l’on reconnaît la plante d’après une image. Ici, il s’agit d’un questionnaire objectif et précis. La plateforme de tela-botanica propose des formations MOOC pour tout niveau.

Les plaisirs culinaires en plein air s’organisent autour d’un pique-nique entre amis ou en solitaire, au coin du feu après une longue journée de marche. Agrémenter ses plats de plantes sauvages comestibles, c’est renforcer ce lien unique à la Nature avec un grand N. Quelques pas en forêt ou en campagne et c’est toute votre famille qui bénéficie des bienfaits de la flore.

Je m’équipe pour ma cueillette.

Article rédigé par la plume affûtée de Christelle Lorant 🪶.