Remettons l’église au milieu du village et le Morta au milieu de la Brière. Car oui, le Morta naît, se fossilise et loge dans le sol briéron. Mais non, pour autant, on ne fait pas ce que l’on veut avec. Des accords stricts régissent les conditions d’extraction du Morta. Ces dernières sont définies par la Commission Syndicale de la Grande Brière Mottière, en accord avec le parc naturel régional de Brière et les services de la biodiversité. Nous (Couteaux Morta) avons conclu un accord avec ce syndicat, sorte de police sur les marais de Brière. Cette convention de travail, renouvelable chaque année, garantit que nous extrayons le Morta selon les conditions souhaitées, dans le strict respect de l’écosystème. Un arrêté annuel en fixe les détails : consignes générales d’exploitation, habituelles ou exceptionnelles, règles de sécurité, montant des droits à acquitter, quota et zone d’extraction.
Nos obligations pour l’extraction du Morta
La zone de travail
La localisation de la surface où nous sommes autorisés à extraire le Morta est définie chaque année en accord avec les recommandations du parc naturel régional de Brière et des services de la biodiversité. Cette zone est réfléchie pour que l’extraction :
- ne perturbe pas la vie, l’évolution et la reproduction de la faune ;
- ne détériore pas la flore et n’altère pas ses conditions de floraison.
Les dates d’intervention
Nous ne bénéficions que de 6 semaines par an, du 15 septembre au 30 octobre, époque où le marais n’est pas trop inondé. Dans cet intervalle, nous devons sonder, extraire et reboucher. Dans la pratique, les trous sont toujours refermés le jour même.
La quantité extraite
Seule une quantité limitée de troncs est extraite pour répondre aux quotas fixés par les différentes organisations ce qui nous oblige à faire preuve de beaucoup de précautions quant aux soins que nous apportons au bois, tout au long de son cycle de séchage. Ainsi, chaque pièce de Morta sera découpée et scrupuleusement sélectionnée pour rejoindre le stock de matière première.
La remise en état des lieux
Après extraction, nous devons remettre le sol en état. Pour ce faire, lorsque nous détectons un tronc, nous commençons par ôter la surface supérieure par carrés que l’on place sur le côté de la tranchée. Sur une bâche, nous déposons la terraire extraite que nous sortons à l’aide de pelles, de bêches (et de muscles 😉).
Une fois le tronc extrait, nous rebouchons le trou avec la terre et replaçons la surface supérieure (herbe) à sa place. Ainsi, le sol retrouve son aspect initial et nous ne laissons trace d’aucune excavation.
La Commission syndicale de Grande Brière Mottière (CSGBM) reste juge de la qualité de la remise en état du sol.
Le respect du sol et de l’écosystème
Bien sûr, pour permettre ce résultat final, aucun engin de chantier ou moyen de transport lourd n’est autorisé sur les lieux. Seul notre véhicule peut charger le Morta.
Pour limiter l’affluence et les piétinements, les reportages journalistiques ou toute opération d’envergure de type rallye ou raid sont soumis à information auprès de la CSGBM.
Le parc naturel régional de Brière comme la Commission Syndicale de Grande Brière Mottière ont vocation à protéger et préserver l’écosystème.
Cette convention de travail nous permet de participer à cette noble cause.
Nos devoirs en contrepartie de l’extraction du Morta
Notre responsabilité assurantielle
Nous sommes responsables des éventuels dommages causés sur le sol ou sur les personnes. Pour cela, nous devons suivre les règles logiques de sécurité.
Le respect de la faune et de la flore
Notre devoir s’étend également au respect de la tranquillité du marais. Eu égard à la richesse de la flore et de la faune dont certains animaux nocturnes, comme la salamandre tachetée, les chauves-souris, les chouettes ou autres crapauds calamites et grenouilles, il n’est pas envisageable de marquer la présence humaine par du bruit ou de la pollution.
La contribution financière à l’entretien du marais
Nous devons nous affranchir d’une redevance annuelle significative. Cette somme sert à participer à l’entretien du marais, ce qui est finalement un juste retour des choses.
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Couteau fixe Brut de forge compact
180,00 € Ce produit a plusieurs variations. Les options peuvent être choisies sur la page du produit -
Morta Massif Brut de forge
245,00 € Ce produit a plusieurs variations. Les options peuvent être choisies sur la page du produit -
Morta Massif Damas
425,00 € Ce produit a plusieurs variations. Les options peuvent être choisies sur la page du produit
Les moyens de contrôle
La CSGBM procède à des contrôles inopinés et vérifie le respect de l’ensemble des devoirs et obligations.
En cas de non-respect de cette convention de travail, elle nous convoque et définit, en Assemblée Générale, une sanction par voie de délibération. Cette dernière peut faire l’objet :
- du retrait immédiat de l’autorisation d’extraction ;
- de son non renouvellement.
Extraire ou ne pas extraire, c’est notre mission !
La zone humide de Brière s’étend sur une surface d’environ 21 000 hectares. Chaque année, le travail d’extraction nous demande de parcourir 1 à 2 hectares. Alors, certes, il est probable que d’ici 15 000 ans, nous nous voyons dans l’obligation de penser à une reconversion😉.
Vous l’avez désormais compris, l’extraction n’est pas un simple procédé. Il s’agit, au-delà d’une expertise précise, d’une philosophie de travail dans le strict respect du patrimoine et de l’environnement. L’ensemble est solidement encadré par la convention signée entre la Commission Syndicale de la Grande Brière Mottière et les Couteaux Morta. La qualité a un prix, et cela commence par le respect des autres et de la planète.
Qu’en pensez-vous les amis ?
* Grande Brière Mottière : partie du marais, propriété indivis des habitants des 22 communes avoisinantes.
Liste des communes : Assérac, Besné, La Chapelle des Marais, Crossac, Donges, La Baule-Escoublac , Guérande, Herbignac, Mesquer, Missillac, Montoir de Bretagne, Pontchâteau, Pornichet, Prinquiau, Saint-André-des-Eaux, Saint-Joachim, Saint-Lyphard, Saint-Malo-de-Guersac, Saint-Molf, Saint-Nazaire, Sainte-Reine de Bretagne, Trignac.
Cette zone de 6700 hectares fut donnée à ses vassaux par lettre patente du Duc François II de Bretagne le 08 août 1461.