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L’ABAM : Association Briéronne des Artisans du Morta lutte pour la reconnaissance du lien entre la Brière et le Morta. Elle porte le projet d’une indication géographique auprès de l’INPI (Institut national de la propriété industrielle). Car oui, malgré que nombre de sites vendent du chêne des marais sous le nom de Morta, ce dernier ne peut provenir que de Brière. Régi par la loi de 1901, ce collectif ligérien reste à but non lucratif. Sa motivation réside dans la préservation du patrimoine culturel briéron. Constituée d’artisans locaux qui travaillent le Morta, l’association espère également favoriser l’activité de jeunes entreprises en quête de mise en valeur de leur savoir-faire et de leur région. L’ABAM au service de la Brière et du Morta.

La raison d’être de l’ABAM : la protection du nom Morta

L’association ABAM est un collectif d’artisans qui travaillent le Morta. Son but : promouvoir et garantir l’authenticité du Morta et des créations faites à partir de ce matériau typique de Brière.

Remontons quelques années en arrière pour comprendre la genèse de cette association. Jean-Henri Pagnon, coutelier et fondateur de l’atelier JHP (moi 😉) , suis contacté en 2012 par une entreprise polonaise. Cette dernière souhaite me vendre son chêne des marais local pour mes manches de couteaux. Of course, je refuse poliment. Tous les manches de nos couteaux sont exclusivement fabriqués à partir de Morta. Et cela, c’est non négociable, c’est l’identité même de ma marque.

Malheureusement, il s’avère que je suis le seul à décliner cette offre. En effet, rapidement, les chênes de marais de Pologne, de Russie ou de Lituanie inondent le marché français. Jusque-là, rien d’illégal si ce n’est que pour surfer sur la renommée grandissante du Morta, les différents acheteurs revendent le chêne des marais étranger sous le nom de… Morta. Et là, le bât blesse !

🌳 Si le Morta est un chêne des marais, tous les chênes de marais ne sont pas du Morta. 🌳 

Sinon, à ce rythme-là, pourquoi ne pas appeler tous les cristaux Baccarat ou Swarovski ?

D’où la mission de l’association professionnelle ABAM : 

👉 prouver et protéger le Morta et son lien avec le territoire de Brière ;

👉 lutter contre le plagiat ; 

👉 sauvegarder le patrimoine ;

➡️ en portant le projet d’une indication géographique.

Pour ce faire, l’ABAM rédige un cahier des charges qu’elle dépose auprès de l’INPI (Institut national de la propriété industrielle). Ce dernier prouve la spécificité et la notoriété du Morta en lien avec la Brière. Il démontre également  les différentes étapes et processus nécessaires à la réalisation du Morta ou des objets fabriqués en Morta.

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Introduction du cahier des charges

Pour tout savoir sur ce bois unique de Brière, direction le dernier paragraphe de cet article 👇.

Les engagements de l’ABAM pour un artisanat d’exception

Assurer le respect d’une extraction stricte et réglementée du Morta

Par le biais du cahier des charges, l’ABAM prouve l’origine géologique des marais de Brière et la réputation du Morta dans la culture populaire locale. Ce document reçoit les félicitations de Philippe Huppé, chargé de mission ministérielle pour les indications géographiques.

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L’ABAM s’engage à extraire le Morta selon les conditions définies par une convention signée entre le Parc naturel régional de Brière et l’Association Syndicale de la Grande Brière Mottière, en accord avec les services de la biodiversité.

Les méthodes d’extraction du Morta

Susciter de nouvelles vocations entrepreneuriales

Imposer des règles aussi strictes pour extraire et exploiter le Morta a également pour but de favoriser l’éclosion de jeunes artisans soucieux de la préservation de leurs ressources. Une manière de promouvoir le savoir-faire local à travers des entreprises à fortes valeurs patrimoniales, éthiques et environnementales.

Engagements opérationnels de l’ABAM

Pour mener à bien la mission ci-dessus présentée, l’ABAM :

* Dans ce cahier des charges, un opérateur est un artisan ayant obtenu l’autorisation d’extraire le Morta. Cette autorisation est strictement personnelle, contrôlée et susceptible d’être retirée en cas de manquement.

Les artisans membres de l’ABAM

Les membres de l’ABAM sont obligatoirement implantés sur une des 22 communes de Brière, à savoir : Assérac, Besné, La Chapelle des Marais, Crossac, Donges, La Baule-Escoublac , Guérande, Herbignac, Mesquer, Missillac, Montoir de Bretagne, Pontchâteau, Pornichet, Prinquiau, Saint-André-des-Eaux, Saint-Joachim, Saint-Lyphard, Saint-Malo-de-Guersac, Saint-Molf, Saint-Nazaire, Sainte-Reine de Bretagne, Trignac.

Elle accueille les membres fondateurs, les membres d’honneur, les membres actifs et toute personne morale (collectivité publique, société commerciale, association) qui souhaite adhérer.

À ce jour, sont membres de l’ABAM :

Pourquoi et comment soutenir l’ABAM ?

Soutenir l’ABAM, c’est avant tout reconnaître la valeur des métiers de l’artisanat et la richesse du patrimoine régional, ici briéron. L’économie locale et aussi nationale repose sur la qualité de ses entreprises et de leurs produits. Mais tout cela reste vain sans l’amour du public pour ce marché haut de gamme.

Pour encourager les efforts de l’ABAM, il suffit d’effectuer des achats responsables, de choisir les sites internet officiels et de vous rendre directement dans les boutiques physiques.

Pour le Morta, rien de plus facile : seuls 2 e-commerces vendent du Morta véritable. Certes, nous n’aimons pas cette expression qui sous-entend qu’il existerait du Morta … non véritable ? Hérésie ! Il y a le Morta et les autres chênes des marais. Rien de plus, rien de moins.

La boutique en ligne des Couteaux Morta

La boutique en ligne de l’Atelier Morta Bijoux.

Pour collaborer à notre combat quotidien, vous pouvez :

Bref, participez à promouvoir les savoir-faire et les matières traditionnelles.

Visitez les salons, flânez dans les marchés de créateurs, déambulez dans les expositions.

Interrogez les professionnels sur la provenance de leurs matières premières. Soyez curieux ! Non, ce n’est pas un vilain défaut. Les neuroscientifiques assurent même que la curiosité est une des compétences clés de demain 😉.

Le morta : un bois unique et emblématique de Brière

Pour vous qui nous lisez pour la première fois, le Morta est un chêne des marais de Brière vieux de 5 000 ans, toujours en cours de fossilisation. Face à des bouleversements géologiques, l’immense forêt de chênes s’est, par deux fois, effondrée dans le sol marécageux de l’estuaire de la Loire. Les tourbes noire et brune ont servi de sarcophage naturel et ont protégé les troncs pendant des millénaires. Elles confèrent à cette matière, qui s’est nourri des nutriments de la terre (la silice notamment) une couleur ébène aux reflets caramel.

Pour partir à la quête des secrets du Morta, voici quelques articles pour vous guider.

Les objets en Morta

Où trouver du Morta ?

La vérité sur le Morta

La création de l’association ABAM sera, nous l’espérons, un pilier fondateur pour l’avenir du Morta et de son exploitation. Affronter la concurrence étrangère et déloyale reste un combat quotidien pour les artisans briérons soucieux de leur patrimoine culturel et de leur économie régionale.

Serez-vous de nos ambassadeurs pour cette valeureuse mission ?

* Quelques ouvrages scientifiques sur le Morta :

📚 Notre Brière, d’Augustin Vince, professeur de géologie à l’université de Nantes

📚 Nature insolite en France, le morta en Brière de Pierre Pellerin, journaliste et écrivain, spécialisé dans la nature et l’écologie ;

📚 Mystérieuse Brière de Renée Guillemin

📚 8000 ans en Brière de Lionel Visset, palynologue, docteur ès sciences à l’institut des sciences et de la nature, enseignant-chercheur au laboratoire d’écologie et de phytogéographie de la faculté des sciences de Nantes